Et voilà que son âge, ses années trimballées aux quatre coins du monde ne pouvaient plus la mener vers son prochain concert. Cesária Évora a décidé de s'arrêter là. Et qui pourrait lui reprocher cela ?
J'ai eu la chance de la voir en concert en 2007. C'était en Angleterre et sous une pluie torentielle. Nous étions des milliers à se serrer, à se sécher, sous un chapiteau qui avait, lui aussi, les pieds nus et plantés dans l'herbe d'un immense parc à quelques kilomètres de Stonehenge.
Voici ce que nous apprend l'article publié dans Le Monde en date du 23 septembre 2011.
Cesária plaisante : "Je vais arrêter, un jour, mais pas que ça . En fait, j'arrête tout. Je n'ai pas de force, pas d'énergie. Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m'absenter pour cause de maladie, j'aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m'ont suivie depuis si longtemps."
C'est ainsi qu'elle le raconte elle-même, avec émotion, ce 21 septembre à Paris, après un ultime essai en studio, alors que se prépare un communiqué crûment rédigé : "Cesaria a décidé en accord avec son producteur et manager, José da Silva, de mettre fin de manière définitive à sa carrière, en renonçant à cette vie itinérante qui la mène aux quatre coins du monde depuis ses débuts en 1991 sur la scène internationale."
Tous les concerts à venir sont annulés. La mort dans l'âme, les larmes aux yeux, José da Silva, celui qui l'a fait sortir hors de ses frontières lusitaniennes et colonialistes, met ainsi fin à vingt-deux ans d'une histoire artistique exemplaire.
La voici en 1996, chez Jools Holland sur la BBC.