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Précipitation sarkozienne

Précipitation sarkozienne

Est-ce un pléonasme ? Beaucoup le pense.

L'action, toujours l'action. Et ensuite seulement (et parfois !) la réflexion.

 

Je ne savais trop quoi penser de l'énergie soudaine avec laquelle notre Président se rêva en commandant militaire. Dubitatif je pensais comme beaucoup : "Enfin ! Il était temps que la communauté internationale (comme on dit..) tape du poing sur la table et fasse un peu plier le fou de Tripoli."

Mais peu à peu, surtout durant ces dernières 24 à 48 heures, Nicolas Sarkozy m'est apparu comme à son habitude, aussi discret qu'un enfant dans un magasin de porcelets. Peut-être ai-je été conditionné par les doutes allemands ? Je ne le sais.

Hier soir alors que le résultat passionnant d' une élection passionnante passionnait la France, un commentaire de France 2 dévoilait ce que l'on avait compris depuis le début, même si personne ne le dit ainsi : les Mirage et les Rafale français, comme tous ceux de cette coalition de circonstance, sont "sous commandement américain". Il faut noter que ce matin, au sujet des élections cantonales, le parti du Président ne donne pas de consigne de vote claire pour les 204 cas de duels FN-PS prévus au second tour. Mme Aubry en a appelé à Nicolas Sarkozy et François Fillon. Le refus du "front républicain" par Jean-François Copé est "irresponsable", a renchéri le porte-parole du MoDem, Yann Wehrling.

 

 

Mais revenons sur ce à quoi Sarkozy souhaite que nous portions notre regard et intérêt. Son intérêt à lui surtout. Je vous conseille la lecture de l'article suivant, paru sur Marianne2.fr en date du 21 mars 2011 :  Sarkozy a mis la France en guerre.

 

(Très larges) Extraits :

Les premiers raids aériens français ont eu lieu dès samedi après-midi. Sans attendre, Sarkozy avait donné le feu vert`. Il fallait être le premier, avant même les Américains. Une vingtaine d'appareils français ont été aussitôt engagés. Une grosse centaine de missile Tomahawak britanniques et américains ont suivi, quelques heures plus tard. 

 

A l'Elysée, les conseillers jubilent. L'un d'entre eux pense à 2012 : « Si tout se termine bien, ce sera un triomphe. Il était dans les cordes, et le voilà qui réunit le monde entier à ses pieds !»  Tout le weekend, des confidences sont distillées dans la presse, pour retracer les dernières heures de ce succès français, comment Sarkozy a convaincu Obama, comment Ban Ki-moon a loué le « leadership français », etc, etc. La machine à story-telling bat son plein. Les premiers bombardements interviennent juste à temps pour les JT de samedi soir.  

 

Après son sommet de Paris, samedi, Nicolas Sarkozy sur-jouait le devoir et cette nouvelle « responsabilité de protéger », un concept inventé il y a quelques jours à peine, dont ni les Tunisiens ni les Egyptiens ni même les Yéménites n'ont eu le bénéfice ces dernières semaines. 

 

Les premières failles dans la coalition onusienne sont apparues dès dimanche, 24 heures à peine après les premiers raids. Nicolas Sarkozy avait déjà failli partir tout seul. Mais, raconte-t-on en coulisses, son ancien mentor Jacques Chirac lui aurait conseillé de coaliser quelques pays arabes pour faire joli.

 

Dimanche, pour le plus grand malheur du story-telling français, les chefs d'Etat sud-africain, malien, mauritanien, congolais et ougandais, tous chargés par l'Union africaine de trouver une solution à la crise libyenne, ont exigé la fin des combats. Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe a également critiqué les bombardements français et anglo-saxons : « Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils. »  La veille, il était pourtant présent au sommet de Paris à l'Elysée. 

 

La Russie a accusé la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis d'avoir causé des victimes civiles: « nous appelons dès lors les pays impliqués à cesser le recours non sélectif à la force », a déclaré Alexander Loukachevitch, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.