Les dimanches après-midi de la fin des années quatre-vingt. On attendait, sans le savoir que le mur tombe et que le monde change. Un peu. Beaucoup. Mais pas toujours passionnément.
Papa avait ramené du CE un Atari 800 XL. C'était quelque chose d'aussi excitant que le nom était laid.
La première fois, que la boite est arrivée chez nous, en bas dans le grand salon, là où elle restera, je ne m'en souviens pas. Mais je ne peux que deviner l'exaltation et dessiner mentalement vingt ans plus tard les bouches bées qu'on avait du faire, ma petite soeur et moi.
On allait bientôt effleurer un monde qui nous laissera ensuite aussi froids que les prisons de Chine : celui des jeux vidéos. J'allais presque simultanément découvrir les joies du Thomson MO5 de mes cousines. Mais ce n'est pas avant l'arrivée des premiers logiciels nous permettant de bidouiller des fichiers audio et puis bien sûr internet que j'allais approcher un ordinateur avec envie. J'allais alors me passer des chansons des Beatles ou bien ma propre voix à l'envers. Mais ceci est une autre histoire.
Ces dimanche gris de novembre ma soeur, mon père et moi on enfilait notre costume de Snoopy, on mettait bien en place nos lunettes d'aviateur et on grimpait sur le toit de notre niche pour partir foutre une raclée à cette enflure de Baron Rouge.
La cartouche du jeu me fascinait, je me souviens. En fait ce qui m'intriguait c'était la différence énorme entre ce que promettait l'image de Snoopy sur cette cartouche et ce à quoi ressemblait vraiment le jeu. Forcément à cette époque les visuels étaient très... primitifs dirons nous.
Mais bientôt on jouait, on volait dans ce ciel toujours bleu. Voire violet. Et j'imaginais dans ces canyons au loin, un Bip Bip se faisant courser par un Coyote. Quelques heures après, juste avant d'aller nous coucher, on allait d'ailleurs les retrouver dans Ça Cartoon. Mais ça aussi c'est une autre histoire.